Chien thérapeutique Embrasse fait ses débuts à l’az groeninge

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L’az groeninge compte un nouveau collaborateur dans ses rangs, un collaborateur quelque peu particulier. Il s’appelle Embrasse, un labrador noir qui a volé les cœurs de l’az groeninge  en un rien de temps. Premier chien thérapeutique de notre hôpital, il incite les gens à rester en mouvement avec son maitre Evy, kinésithérapeute à l’az groeninge. « Il veille au bienêtre des patients, mais aussi à celui du personnel. »

Triple interview avec Embrasse, le labrador, Evy son maitre (kinésithérapeute à l’az groeninge) et Joshua, son vétérinaire.

D’où vient Embrasse ? 

Evy : Embrasse vient de Purpose Dogs, une ASBL qui élève des chiens dans le but de leur donner une fonction sociale. Donc surtout des chiens guides pour aveugles. Il a suivi sa formation chez les Vrienden Der Blinden à Coxyde. 
Joshua : Purpose Dogs est formé de vétérinaires qui s’engagent à améliorer la santé de toutes sortes de chiens d’assistance. Ils se basent sur le comportement et la santé du chien pour faire une première sélection. Grâce à cette sélection, la plupart des chiens vont jusqu’au bout de leur formation. Former un chien d’assistance ne coute pas rien et parfois, ils décrochent en fin de parcours. Ce qui est vraiment dommage. 

Embrasse a été formé pour devenir un chien guide d’aveugle. Finalement, il a décroché lui aussi. Pourquoi ? 

Evy : Les radios montraient une légère forme de dysplasie des coudes, augmentant donc le risque de devoir procéder à une opération dans le futur. Les personnes malvoyantes avec un chien qui doit se faire opérer dans les cinq ans, se retrouvent dans une situation délicate. Mais pourquoi l’utiliser comme chien thérapeutique à l’az groeninge alors ? 
Joshua : On lui en demande moins. Un chien guide d’aveugle joue un rôle primordial dans la vie de la personne malvoyante, jour après jour. Lorsque la personne malvoyante se retrouve sans son chien, c’est une véritable catastrophe. À l’hôpital, il est évident qu’Embrasse joue un rôle fantastique, mais s’il devait s’absenter quelques semaines, le problème ne serait pas insurmontable. 
Evy : Je suis kinésithérapeute et il aura donc une bonne kiné (rit). Je ne suis pas vétérinaire, mais je connais quelques mouvements et exercices. 

Comment l’az groeninge a eu l’idée d’adopter un chien thérapeutique ?

Evy : Après quelques recherches, j’ai proposé à notre hôpital d’également adopter un chien. C’est le service de psychiatrie qui est à l’origine de l’idée de thérapie par les animaux. Ainsi, nous avons déjà des ânes dans notre espace extérieur. Un animal dans l’hôpital même, c’est encore un peu plus poussé. Un chien se prête parfaitement à cela. Bien que j’avoue ne pas m’imaginer un chat ou un âne dans l’hôpital (rit). 
Un chien peut être formé. En plus, il est propre. De nombreux facteurs doivent être pris en compte pour répondre à l’hygiène hospitalière. Embrasse a également été testé contre les bactéries multirésistantes, une obligation de l’hôpital. Toutes les conditions sont donc respectées pour être autorisé dans l’hôpital. 
Joshua : Evy m’a contacté il y a longtemps pour me demander comment s’y prendre. La dernière étape était la sécurité par rapport aux personnes avec qui Embrasse interagirait. Evy me consulte régulièrement pour éviter que son chien introduise dans l’hôpital des bactéries ou microbes qui pourrait compromettre la santé des patients. 
Evy : Il coule de source qu’il y a toujours des contre-indications. Nous évitons tout contact entre Embrasse et les personnes présentant des plaies ou les personnes souffrant de problèmes d’immunité ou d’allergies. 

Dans quels unités Embrasse est-il sollicité ? 

Evy : Il se balade toutes les semaines avec les patients de l’unité psychiatrique « de stap », une unité qui soigne les personnes âgées souffrant d’un trouble psychiatrique. Les patients bénéficient énormément des promenades en compagnie d’un chien. Certains d’entre eux n’ont aucune envie de se balader, mais quand on leur dit qu’Embrasse sera de la partie, ils se joignent quand même à nous. Après coup, ils sont les premiers à admettre que la promenade leur a fait du bien. Ils peuvent tenir Embrasse en laisse, ce qui leur donne un sentiment de responsabilité. Les patients attendent impatiemment le jeudi, jour où ils peuvent faire une sortie avec Embrasse.  
Mon travail consiste à inciter les gens à bouger en gériatrie 2. C’est prouvé, l’exercice prévient la démence. Le repos fait rouiller, comme dit l’expression flamande. Parfois, les patients n’ont pas envie de bouger, mais quand Embrasse est présent, ils y mettent beaucoup plus de cœur. Même les patients qui n’aiment pas particulièrement les chiens se laissent emporter par l’enthousiasme des autres patients. 

Je ne pense pas qu’il existe beaucoup de médicaments capables de susciter ce sentiment de bonheur immédiat. 

Joshua : C’est incroyable de voir comment les patients profitent de la présence d’Embrasse. Je ne pense pas qu’il existe beaucoup de médicaments capables de susciter ce sentiment de bonheur immédiat. Le simple fait qu’ajouter un animal à la thérapie engendre de tels effets, relève de l’inimaginable.  

Ce sentiment de bonheur immédiat est-il prouvé scientifiquement ?

Joshua : C’est scientifiquement fondé. Les animaux rendent les gens heureux. C’était la phrase d’introduction du programme « Beestig ». Mais c’est vraiment vrai. Et à l’avenir, les recherches sur cette relation de cause à effet seront de plus en plus nombreuses parce que c’est un sujet qui a vraiment le vent en poupe. 
Evy : À l’hôpital, nous soignons souvent des patients dans un stade de démence très avancé. Des personnes avec qui nous entretenons peu de relations ou qui sont très agitées. Quand Embrasse est présent, elles réagissent complètement différemment. Elles viennent à sa rencontre, le caressent, sourient. Elles parlent à Embrasse aussi. Et puis, les patients ressortent de vieilles histoires : « Avant, j’avais un chien » ou « Le chien de mon fils ». Embrasse est un véritable sujet de conversation. Et quand il n'est pas là, il manque vraiment aux patients. 

C’est plus facile de dire ce qu’on a sur le cœur à un chien ou à un chat. 

Joshua : Entre les gens, il y a toujours un certain jugement. Qu’est-ce que les autres penseront de ci ou de ça ? Ce jugement disparait en compagnie d’un animal. C’est plus facile de dire ce qu’on a sur le cœur à un chien ou à une chat, ils ne nous jugent pas. 
Evy : Le service de psychiatrie nous a également demandé s’ils pouvaient compter sur Embrasse pour les entretiens plus difficiles. Jusqu’à présent, il n’a pas encore dû s’y rendre, mais à l’avenir, il jouera aussi un rôle là-dedans. Depuis le début de l’interview, nous parlons de patients, mais le personnel aussi profite d’Embrasse. Maintenant, tout le monde connait le service de gériatrie 2 (rit). Nos collègues viennent nous voir et demandent s’ils peuvent caresser Embrasse. Lorsque le personnel infirmier a eu une mauvaise jouréne, il se tourne vers Embrasse. Embrasse veille au bienêtre des patients, mais aussi à celui du personnel.  

D’où vient son nom ?

Evy : Le nom Embrasse a été choisi par Purpose Dogs. Ça vient du verbe « embrasser » en français. Il a beaucoup de noms ici : Brasse, Bark ou même Raf.  

À quoi ressemble une journée de travail d’Embrasse 

Evy : Le matin, il grimpe dans le charrette de mon vélo et nous pédalons jusqu’à l’hôpital. 
Joshua : Un chien écolo. 
Evy : Oui, il a une empreinte de patte écologique aussi (rit). Lorsqu’il fait vraiment trop mauvais, nous prenons la voiture.
Joshua : Un chien de luxe. Evy : Arrivés à l’hôpital, nous nous promenons un peu dans les bois. Dans l’hôpital même, il commence par se reposer une demi-heure dans son panier, c’est le moment du transfert. Ensuite, nous escortons les patients jusqu’à la salle d’exercices et effectuons toutes sortes de mouvements. En fait, il n’y a pas un jour qui se ressemble. Parfois, je vois qu’il est encore fatigué et je le laisse un peu plus longtemps dans son panier. 

Tout le monde peut caresser Embrasse ? 

Les gens considèrent presque comme un droit de caresser un chien, alors que c’est tout le contraire. 

Evy : Il y a beaucoup de patients, de visiteurs et de collègues qui demandent à caresser Embrasse. Je leur réponds toujours que je ne préfère pas. Tous ces stimuli ne sont pas bons pour Embrasse 
Joshua: Les gens considèrent presque comme un droit de caresser un chien, alors que c’est tout le contraire. C’est un privilège, une action qui doit être autorisée par le chien et par le maitre. Notre société a tendance à considérer un chien à partir de son utilité pour les gens. Mais il faut aussi tenir compte du bienêtre du chien. Beaucoup de personnes oublient qu’un chien d’assistance travaille. Il est approché par de nombreuses personnes, et même si c’est amusant, il est au travail. Il a donc besoin, lui aussi, de temps libre et de moments de tranquillité. 
Evy : C’est pourquoi il a son panier à lui, un endroit où il peut se reposer. Nous ne pouvons pas attendre d’un chien qu’il travaille huit heures par jour, comme un employé.   
Joshua : Il faut surtout être sensible à la communication du chien. Lorsqu’il indique qu’il veut se reposer, il faut respecter ce besoin. 

Tous les chiens sont-ils faits pour être des chiens thérapeutiques ?

Joshua : C’est une question très complexe. Certains chiens sont très peureux par nature. Pour devenir un chien thérapeutique, il faut être social, apprécier les interactions avec les humains et être motivé par le jeu et la récompense. Ce n’est pas rien. 
Evy : Différentes races sont utilisés. L’entrainement et le caractère sont décisifs. 
Joshua : Les gens se font souvent une idée du « chien », mais il n’y a pas quelque chose comme un « chien standard ». Chaque chien a son caractère bien à lui, un caractère qui correspondra ou non au chien gentil, actif, obéissant… Il y a des chiens qui répondent à ces critères, mais beaucoup d’autres n’y répondent absolument pas. On ne peut pas attendre de chaque humain de réagir de la même façon, il en va de même pour les chiens. Même les chiens d’une seule et même race. 
Evy: C’est la raison pour laquelle Embrasse a eu une période d’essai d’un mois. Je ne savais pas comment il réagirait et comment il s’y prendrait avec les patients. Il a réussi haut la main ! Maintenant, nous sommes fiers de le compter parmi nous à l’az groeninge. 

Embrasse a-t-il droit à une rémunération et des vacances ?

Evy : (rit) Quand je suis en congé, il l’est également. Il suit mes heures, mais il n’est pas payé. 
Joshua : Il est payé en affection (rit). 

 

Votre soutien permet de payer les vaccins et visites au vétérinaire d’Embrasse. Ses jouets et son équipement doivent également être remplacés de temps en temps. Embrassade chaleureuse d’Embrasse et à très vite à l’hôpital !

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