Prostatectomie laparoscopique robot-assistée (PLRA)

• Pour contrôler votre état de santé, vous devrez passer quelques examens auprès de votre médecin généraliste ou de votre spécialiste avant l’intervention :
  • un électrocardiogramme ;
  • une radio des poumons ; 
  • une analyse de sang détaillée.
• En concertation avec votre médecin, vous devrez arrêter certains médicaments. Il s’agit, entre autres, des anticoagulants. 
• Pour l’opération, vous devrez être à jeun. Consultez nos consignes. 
• Pour éviter toute inflammation des veines dans les jambes (phlébite), il est conseillé de porter des bas de contention pendant l’opération. Si vous en avez chez vous, n’hésitez surtout pas à les apporter. 
• Après l’opération, vous pourriez souffrir de pertes urinaires. Pendant votre hospitalisation, un ou une kinésithérapeute vous apprendra des exercices destinés à renforcer les muscles du périnée. Vous pouvez déjà commencer cette kinésithérapie avant l’intervention. 

• Vous serez admis à l’hôpital le matin précédant l’intervention. 
• Vous recevrez une chemise d’hôpital, et un membre du personnel infirmier vous mettra des bas de contention. Avant qu’il vous emmène au bloc opératoire, vous recevrez un comprimé orodispersible qui vous calmera. 
• L’intervention sera toujours réalisée sous anesthésie générale et durera plusieurs heures. 
• Dans un premier temps, votre abdomen sera gonflé au gaz carbonique (CO2), un gaz inoffensif. Ce geste est nécessaire pour libérer l’espace entre les différents organes, permettant ainsi d’opérer en toute sécurité. 
• Dans un deuxième temps, l’urologue introduira quelques fins tubes d’un diamètre de 8 mm à peine à travers la peau dans l’abdomen. Une caméra tridimensionnelle sera introduite dans un de ces tubes afin de permettre à l’urologue d’observer le contenu de votre abdomen sur écran. Les instruments avec lesquels l’opération sera réalisée seront introduits dans les autres tubes. 
• L’urologue réséquera ensuite la prostate et les vésicules séminales. 
• Après cette résection, le chirurgien créera une nouvelle connexion entre votre vessie et votre uretère. 
• Dans certains cas, il est également nécessaire de réséquer les ganglions lymphatiques avoisinants pendant l’opération. Cela dépend de la valeur de l’Antigène Prostatique Spécifique (PSA) dans votre sang et le degré d’agressivité (score Gleason) de la tumeur. 
• Finalement, le tissu réséqué dans l’abdomen sera recueilli dans un sachet. Pour pouvoir le repêcher (avec son contenu), il est nécessaire d’agrandir une des petites incisions. 
• Le gaz carbonique sera extrait et les incisions seront suturées. 
• Dans certains cas, un drain sera laissé en place dans la plaie afin que l’exsudat puisse s’écouler. 

Le tissu prélevé (prostate, vésicules séminales et éventuellement les ganglions lymphatiques) sera analysé, et les résultats vous seront communiqués lors de votre prochaine consultation. 

Après l’intervention, vous resterez généralement quelques heures dans l'unité de réveil afin que l'anesthésiste puisse surveiller votre état de près. Ensuite, un membre du personnel infirmier vous ramènera dans votre chambre. 

Les plaies 

Après l’intervention, vous constaterez six petites plaies dans votre abdomen. Un drain pourrait apparaitre depuis l’une de ces plaies, il sert à l'écoulement de l’exsudat. Il sera généralement retiré dès le lendemain. La plaie à hauteur du nombril est un peu plus grande, car c’est par là que le tissu a finalement été repêché. 

La perfusion 

Après l’intervention, vous serez relié à une perfusion dans le bras. C’est une voie d’accès pour vous administrer l'hydratation nécessaire par la circulation sanguine. Une fois que votre transit fonctionnera à nouveau normalement (généralement le lendemain de l’intervention) et que vous pourrez donc vous alimenter et vous hydrater convenablement, la perfusion pourra être retirée. 

La sonde vésicale 

Une sonde vésicale est un cathéter introduit dans la vessie par l’uretère qui permet à l’urine de s’écouler. Grâce à cette sonde, la suture entre la vessie et l’uretère peut se rétablir. L’ablation de la sonde se fera dans la semaine. La plupart des patients peuvent quitter l’hôpital le deuxième jour après l’intervention. Si la sonde ne peut pas encore être retirée à ce moment-là, vous retournerez chez vous muni d’un poche de recueil. Il s’agit d’un sac fixé au bas de votre jambe sous votre pantalon où est collecté l’urine. Dans ce cas-là, l’ablation de la sonde sera réalisée ultérieurement, lors de votre consultation de suivi. L’ablation est indolore. 

Prévention de phlébite 

Avez-vous un risque accru de contracter une phlébite (vous êtes fumeur ou diabétique, vous avez des varices ou vous avez eu une phlébite ou une embolie dans le passé ?) Dans ce cas, demandez à recevoir des injections supplémentaires pendant les vingt jours qui suivent l’intervention.  

Analgésie 

Pour éviter d’avoir des douleurs les premières heures après l’intervention, un cathéter péridurale pourrait être mis en place juste avant l’intervention. Son ablation aura lieu le matin suivant l’intervention. 

Après l’intervention, vous pourriez ressentir de légères douleurs à hauteur des incisions. Les deux premiers jours, vous recevrez des antidouleurs par perfusion. Au besoin et à votre demande, le personnel infirmier pourra augmenter la dose d’antidouleurs. 

Défécation 

Pour éviter d’exercer une pression sur la plaie intérieure, il vaut mieux ne pas pousser trop fort lorsque vous allez aux toilettes.

Vous recevrez un laxatif pour éviter cela. Il ramollit le transit intestinal et facilite donc la défécation. Au besoin, vous pourrez encore le prendre quelques jours de plus à domicile. 

Exercices physiques 

Le lendemain de l’intervention, vous pourrez sortir du lit et marcher. Il est également conseillé de marcher un peu dans le couloir les jours suivant l’intervention. 

Kinésithérapie muscles du périnée 

Après l’intervention, vous aurez également la visite d’un ou d’une kinésithérapeute qui vous enseignera quelques exercices destinés à renforcer les muscles du plancher pelvien. Ces exercices vous aideront à réduire les éventuelles pertes urinaires après l’intervention. 

Il ou elle vous enseignera des exercices de base, tels que la contraction des muscles du périnée pendant une seconde et puis pendant dix secondes. Ces exercices seront prolongés à trois fois vingt secondes (20 sec. le matin, 20 sec. le midi et 20 sec. le soir). 

Uriner

Dans certains cas, vous pourriez avoir un peu de sang dans vos urines. Ce symptôme n’a rien d’anormal et disparaitra naturellement après quelques semaines. 

En cas de douleur, de fièvre ou de mictions très difficiles, consultez votre médecin généraliste ou votre urologue. 

Pertes urinaires (incontinence)

Le sphincter interne faisant partie de la prostate et étant réséqué lors de l’opération, il est possible qu’après l’ablation de la sonde, vous perdiez de l’urine en cas d’effort ; lorsque vous toussez, éternuez, vous relèvez, marchez, soulevez du poids, faites des mouvements brusques. Ce symptôme étant généralement passager, il disparaitra rapidement. Dans la grande majorité des cas, ces pertes urinaires cesseront dans les premières semaines ou les premiers mois. 

Chez environ 1 % des patients, les sévères pertes urinaires perdurent après un an. Dans ce cas, le médecin peut considérer l’implantation d’un filet de soutien sous le sphincter ou d’une prothèse sphinctérienne. 

Troubles érectiles 

Pendant l’intervention, le médecin mettra tout en œuvre pour épargner les nerfs érectiles. L’ampleur et le lieu de la tumeur permettent toutefois ou pas de les épargner. 
Après l’intervention, ces nerfs peuvent prendre un certain temps avant de se rétablir. Il est possible que les érections ne reviennent qu’après trois ou douze mois. De temps en temps, il est même possible qu’elles ne réapparaissent qu’après deux ans.  

La chance de rétablissement des érections repose sur l’âge, la qualité des érections avant l’intervention et l’état intact d’un ou des deux nerfs. Nous ne pouvons toutefois donner aucune garantie absolue de rétablissement. 

Il est important que vous tentiez d’avoir des érections aussi rapidement que possible, augmentant ainsi vos chances de rétablissement. Si après deux semaines, vous n’arrivez pas à avoir une érection, il est conseillé de prendre des médicaments contre le dysfonctionnement érectile. Il a été avéré que son utilisation régulière augmente les chances de rétablissement. Même si vous ne constatez pas d’effet immédiat, il est recommandé d'en prendre deux à trois fois par semaine. En effet, ces médicaments entretiennent la circulation sanguine dans les corps caverneux du pénis. 
Si ces médicaments ne procurent pas de soulagement immédiat, le médecin pourrait envisager de vous administrer des injections de prostaglandines. Une petite injection sur la face latérale du pénis engendre presque toujours une érection normale qui dure suffisamment longtemps, jusqu’à ce que le médicament ne fasse plus effet, c’est-à-dire 30 à 60 minutes après sa prise. Un membre du personnel infirmier vous enseignera rapidement ce geste très peu douloureux. 

Après l’intervention, vous n’aurez plus d’éjaculation (il n’y aura effectivement plus de production de liquide prostatique ni de spermatozoïdes). Vous pourrez toutefois jouir d’un orgasme, même sans érection. Généralement, la qualité de l’orgasme sera aussi bonne qu’avant l’intervention. Dans certains cas, l’orgasme pourrait aller de pair avec une légère perte urinaire. Un symptôme qui disparaitra généralement progressivement. 

Gonflement 

Lorsque les ganglions lymphatiques ont été réséqués au cours de l’opération, le liquide sous l’épiderme peut faire fortement gonfler le scrotum et le pénis après l’opération (œdème). Ce symptôme est normal et disparaitra naturellement après quelques jours. 

•  Le médecin généraliste pourra retirer les sutures huit jours après l’intervention. Les crochets de la sonde vésicale pourront également être retirés pendant la consultation.
• Après votre sortie, continuez à effectuer les exercices destinés à renforcer les muscles de votre plancher pelvien.
• En cas de fortes pertes urinaires, vous pouvez continuer à vous faire accompagner par le kinésithérapeute. Des médicaments (duloxetine) existent pour améliorer la contraction du sphincter.  
• En attendant, utilisez du matériel d’incontinence à déposer dans les sous-vêtements. Il est disponible en différents formats chez le bandagiste, dans la plupart des grandes surfaces ou dans les magasins de soins à domicile. 
• Attendez de préférence quatre à six semaines avant de refaire du vélo, du sport, de gros efforts et avant de resoulever des charges. Les promenades régulières et le léger travail sont toutefois toutefois conseillés. 
• Prenez une alimentation riche en fibres, beaucoup de légumes et de fruits, et faites suffisamment d’exercice pour éviter d'être constipé.
• Les patients (diabétiques, fumeurs, obèses, victimes de varices ou de phlébite dans le passé) devront prolonger les injections contre la phlébite pendant vingt jours. 
• Continuez à porter des bas de contention à domicile, jusqu’à ce que vous puissiez marcher convenablement. 
• Buvez beaucoup d’eau (deux litres par jour) et limitez les boissons telles que le café et l’alcool. 
• Pour éviter les troubles érectiles, il est important d’essayer d’avoir des érections dans les plus brefs délais, augmentant ainsi les chances de rétablissement. 

Normalement, vous consulterez l’urologue pour un suivi une à deux semaines après l’intervention. C’est également à cette occasion qu’il ou elle discutera des résultats de l’analyse du tissu. 

Lors de votre prochain contrôle, trois mois après l’opération, vous devrez venir la vessie pleine. En effet, l’urologue contrôlera si votre jet d’urine est suffisamment puissant. 

La première année après l’intervention, les contrôles ultérieurs auront lieu tous les trois mois. Par la suite, les consultations de suivi seront moins fréquentes.

À partir du contrôle trois mois après l’intervention, vous devrez toujours demander à votre médecin généraliste d’effectuer préalablement une analyse de sang pour mesurer le taux de PSA. Dans la plupart des cas, le PSA après ablation de la prostate n’est plus mesurable dans le sang (inférieur à 0,1 (< 0,1)). Les dix années qui suivent l’intervention, vous devrez contrôler ce taux tous les ans. Si le PSA devait monter, le médecin pourrait décider de passer à des irradiations (radiothérapie extérieure) sur le zone prostatique. 

Si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à les adresser à votre urologue, au personnel infirmier de l’unité de soins et au personnel infirmier uro-oncologie.